Une déviation à Baigorri

aintzinabaigorri 1456130567407 Aintzina Baigorri | 2009-03-01 23:23

Depuis quelques semaines, un vent d’inquiétude souffle sur Baigorri, alimenté par la réapparition soudaine sur le devant de la scène, du projet de déviation du bourg. Sujet ancien, qui a suivi son cours en silence, si bien que la population l’avait quasiment oublié… le voilà qui ressort subitement et de manière concrète puisque les premiers travaux sont annoncés pour 2010 ! L'annonce d’un tracé différent de celui proposé en 1998 par le docteur MONLONG en a surpris plus d’un. À l'époque, on prévoyait le rattachement de cette déviation à la rue principale par une bretelle enjambant la Nive, à côté du collège en construction. Aujourd'hui, l’absence totale d’explication de la part de Monsieur LAMBERT, maire de Baigorri, prête le flanc à toutes les rumeurs possibles et imaginables, nombre de points restant dans l’ombre. Au-delà des interrogations suscitées sur le bien-fondé de ce projet, sur son utilité et sa voracité en terme de consommation d'espace, se posent plusieurs problèmes déjà relevés par Aintzina Baigorri lors de la campagne électorale de 2008. Si l'enquête d’utilité publique devrait apporter des réponses, il demeure le problème de la communication, du travail de concertation et de la réflexion globale sur l’avenir du bourg. Depuis quand Monsieur LAMBERT n’a-t-il pas communiqué au sujet de la déviation ? Depuis mai 2005...en conseil municipal ! Qui se souvient qu’à cette époque le projet initial avait déjà été repensé ? Les riverains concernés connaissaient ce projet modifié, mais la plupart n’avaient pas été informés des nouveautés de 2008. Un contournement plus modeste, avec voie à sens unique, ne serait-il pas plus adapté aux besoins du village plutôt qu'une nouvelle voie à double sens et parallèle à la rue principale ? Et les villageois ? Quand la municipalité leur a-t-elle expliqué, en réunion publique, le pourquoi de cette déviation ? Jamais. Ils sont pourtant les premiers concernés par ce projet. Monsieur le Maire affirme qu’il connaît d’autre cas de déviations qui n’ont eu que des bonnes conséquences pour les villages concernés. On pense évidemment à Espelette ou à Saint Palais. Mais l’on peut aussi observer les cas de Louhossoa et de Saint Jean le Vieux, bourgs déviés, aujourd’hui bourgs « oubliés »… Pourquoi certaines déviations sont bénéfiques au développement des bourgs et d’autres non ? Deux raisons, à notre avis. La première est la situation initiale : Espelette est un village touristique et commerçant attractif. Saint Palais l’est moins, mais reste une cité commerçante. Ni Saint Jean le Vieux, ni Louhossoa ne sont dans ce cas. La seconde raison tient plutôt à la « manière ». À Espelette, un cycle de réunions publiques impliquant riverains, commerçants et villageois était mis en place et suivi dès le début de l’étude. Beaucoup de discussions, d’explications, de propositions. Le conseil municipal décidait de tout faire dans la transparence, afin de mieux porter son projet et assumer ses décisions. En parallèle à cette démarche, une réflexion était menée sur l’avenir du bourg, sur les conséquences économiques d’une telle déviation. Le résultat est une réussite, parce qu’il est le fruit d’un long et patient travail de concertation, d’une réflexion collective sur l’avenir de la commune. Le projet baigorriar nous inquiète car il ne ressemble en rien à l’exemple ezpeletar. Aucune réflexion n’a été menée depuis le début du projet. Le conseil municipal élu en 2008 n’a pas eu l’opportunité de débattre du sujet en séance ; il n’a d’ailleurs pas été à l’ordre du jour depuis 2005 ! Plusieurs grands commerçants du village, qui représentent une cinquantaine d’emplois, ont fait part de leurs craintes puisqu’ils n’ont jamais été consultés, ni considérés par monsieur le maire lorsqu’ils se sont exprimés. Pourtant, contournée par la déviation, leur activité risque fort d’en pâtir. La population n’a pas eu le droit à une seule réunion publique. Monsieur LAMBERT se limite au principe consultatif de l’enquête d’utilité publique et consent, après une demande écrite par l’association des riverains concernés, à les réunir le 17 février (mais pas d’invitation pour les entrepreneurs du village). Pourquoi s’obstiner à travailler seul, sans discussion, sans débat ? Pourquoi ne pas informer l’ensemble des Baigorriar, n’y ont-ils pas droit ? Aintzina Baigorri ne s’oppose pas, par principe, à la déviation du bourg ; les conclusions de l’enquête publique seront une première réponse sur son intérêt réel. En revanche, la façon dont le projet est mené et ses conséquences sur le développement du village nous préoccupent sérieusement. Si aucun travail de réflexion n’est engagé, Baigorri deviendra une « zone oubliée » entre deux pôles qui ont décidé de se prendre en main : Saint-Jean-Pied-de-Port et Les Aldudes. Aintzina Baigorri, association pour le développement de Baigorri


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