SCUM PROJECT / ERIC DICHARRY /
SCUM PROJECT
Pour ce projet nous emboitons le pas de l’œuvre de Arnulf Rainer qui suit le principe de la « sur peinture » - Ubermalerei lorsque l’artiste, sur des reproductions et des photographies de visages et de corps intervient en recouvrant, surlignant, masquant ou exagérant des éléments physionomiques. C’est ce même cheminement qui est à l’origine de notre série Scum, qui signifie rebut de la société en français.
ERIC DICHARRY / SERIE SCUM / BLUE-HAIRED LADY / Huile (peinture et pastels) 2017/ 70x90 cm / Collection particulière /
La peinture Blue-Haired Lady est à l’origine une peinture à l’huile des années 1920 représentant une dame du XVIIIème siècle. Le tableau d’un étudiant des beaux-arts non achevé est parachevé par l’artiste. Il lui donne une touche finale empreinte d’humour incarnée dans la couleur des cheveux et une manipulation des éléments physiologiques (bouche, joues, yeux…). Un surplus esthétique par ajout de pastels. Dans le cas de la sculpture Van Gogh c’est dans l’association de l’animal avec le nom d’un peintre célèbre qu’est contenu le trait d’esprit. Le nom de l’œuvre puisant sa source dans une réalité qui consiste à affubler aux animaux domestiques des petits noms parfois excentriques et dans l’oreille : cassée de l’animal, coupée du peintre.
ERIC DICHARRY / SERIE SCUM / VAN GOGH / 2017/ Sculpture / Plâtre et marbre/ Collection particulière /
Le monde animalier est aussi représenté dans les deux sculptures suivantes. La première représentant un éléphant jouant avec un taureau, ici la référence au veau d'or est sous-jacente. La seconde représentant trois hyènes se référant elle au marché de l'art.
ERIC DICHARRY / SERIE SCUM / ELEPHANT JUGGLING WITH A BULL / 2017 / 33x24cm / Collection particulière /
ERIC DICHARRY / SERIE SCUM / ART DEALERS / 2017 / 11x11 cm / Collection particulière /
Au-delà, le projet Scum consiste en une installation d’objets, qui ont un défaut, auxquels il manque quelque chose, qui sont cassés, mis au rebut par une société malade d’un cancer productiviste. Il se veut incarner une métaphore de la marginalité sociétale. Ce n’est plus seulement l’objet mais aussi l’homme, cassé, abîmé qui est rejeté à la marge, jeté au rebut. Parallèle entre la marginalisation de l’homme et le rebut de l’objet. Réhabiliter l’un pour réhabiliter l’autre. Exposition d’objets mis au rebut : tableaux, sculptures, miroirs, chaises, mobiliers. L’artiste les transfigure, impose sa marque par l’utilisation de peintures et de pastels.
ERIC DICHARRY / SERIE SCUM / THE SUICIDE OF JESUS (1) / 2017 / SCULPTURE 49x16cm / Collection particulière /
ERIC DICHARRY / SERIE SCUM / THE SUICIDE OF JESUS (1) / 2017 / SCULPTURE /49x16cm/ Collection Particulière /
L’exposition, cabinet de curiosité, critique la surproduction, la surconsommation, la dictature du neuf et du nouveau, l’obsolescence programmée. L’objet n’a plus qu’une vie. Il a la vie qu’on lui donne.
ERIC DICHARRY / SERIE SCUM / PEACE & LOVE / Huile (peinture et pastels), marqueur / 2017 / 50x60 cm / Collection particulière
L’art est pensé démiurgique. Il redonne vie à un objet destiné à mourir.
ERIC DICHARRY, SERIE SCUM, THE SUICIDE OF JESUS (2), SCULPTURE, 52x17cm, 2017, Collection particulière.
ERIC DICHARRY / SERIE SCUM / THE SUICIDE OF JESUS (2) / SCULPTURE / 52x17cm / 2017/ Collection particulière.
L’objectif n’est pas de réutiliser l’objet à des fins mercantiles pour le revaloriser afin d’en tirer un profit mais de le revaloriser, de le transfigurer par l’art via une transfiguration esthétique afin d’interroger la société et d’instaurer à l’endroit du spectateur le doute, l’idée qu’une autre société, qu’un autre monde est possible. Un projet où l’humour est présent dans l’acte de manipulation, dans le surplus de sens, dans le rajout et le méta.
ERIC DICHARRY / BIARRITZ / 2017